Souvent, la vie ressemble au « Chemin des Ecoliers ».
Nous prenons des détours pour arriver à la maison, des raccourcis ou des chemins qui n’en finissent pas, curieux de vivre autre chose, découvrir d’autres coins inexplorés, seul ou accompagné…pressés de rentrer ou préférant flâner, souvent ne voulant pas affronter la réalité… reculant l’échéance d’être en face de soi-même ou en face de Celui qui veut parler à nos cœurs et nous dire nos quatre vérités.
Quand je m’affronte, j’ai des relents d’histoires qui exhalent dans ma mémoire et dans ces moments là j’ai le sentiment d’être encore derrière mon pupitre de classe à l’âge de 6 ou 7 ans, assise, timide, sans sourire, les bras posés sur la table, sans bouger (car surtout, il ne fallait pas bouger), subissant la vie imposée par les grands tout au long de mon chemin d’écoliers, sans être libérée de cette façon de voir : que quelque soit la personne que j’ai en face de moi, je la considère toujours plus importante que moi. Vie insignifiante qui n’a pas déplacée le plafond de l’ordinaire, ressentant constamment le rejet de l’autre, non, ce n’est pas le mot juste, disons, vie ne suscitant pas plus d’intérêt que ça… l’autre étant « mieux » avec une vie plus enrichie que la mienne…
En fait, c’est peut-être çà « aimer l’autre » : s’effacer soi-même pour lui laisser la première place, se mettre au fond de la pièce au dernier rang et observer…
Pourtant, les chemins d’écoliers sont parfois aventureux, car ils bravent les interdits…ils dépassent les frontières des règles imposées.
Ils nous font rire aux éclats…ils donnent de l’adrénaline car il faut arriver à l’heure…sans dégât, comme si de rien n’était…faisant semblant de rien.
Mais, ils font aussi pleurer, rendent tristes, car en bravant l’interdit, on culpabilise et si par malheur votre aventure se termine mal, il faut affronter la colère de celui qui vous faisait confiance et qui doit réparer vos erreurs.
Le chemin des écoliers est une suite d’évènements qui nous entraîne par monts et par vaux, à nos risques et périls, pour le meilleur ou pour le pire…
Et m’a emmené à l’instant présent.
Sera t-il encore long ou l’abandonnerai-je enfin pour ETRE ?
Ce qui suit sont quelques brides de ma vie, du moins de ce que j’ai retenues…sans plus…quelques brides seulement.
Annie