J’ai su que tu as eu une jeunesse difficile. Un père qui aimait plus la fréquentation des bistrots, que celle de sa femme, qui elle-même n’avait pas beaucoup d’amour à donner à son entourage (ceci explique donc peut-être cela).
Ta sœur aînée qui avait beaucoup de privilèges, capricieuse et grincheuse.
L’amour familial, l’as-tu connu ? Je ne te cherche pas d’excuses, parce qu’il y a eu des moments dans ta vie où tu aurais pu prendre un autre virage et changer de cap.
Une fois, maman m’a dit que pour votre mariage, tu n’avais rien à part une petite valise avec peu d’habits et ce tu portais sur toi. Le trousseau de mariage fut attribué à ta sœur.
Parfois, je me dis que tu aurais dû couper « les ponts » avec ta mère, car chaque fois que tu lui rendais visite, elle te poussait au vice… à n’importe quelle heure.
Il paraît, que plusieurs personnes avaient prévenu maman et lui avaient conseillé de ne pas t’épouser, car déjà tu avais de mauvais penchants… si jeunes !
Finalement, je n’ai jamais trop su ce que tu pensais, car en famille nous n’abordions jamais de sujets profonds. Beaucoup de choses étaient non dites. Le centre de la famille, il est vrai, était régi par maman.
Pourtant, toi aussi tu participais aux besoins de tous. Malgré ton travail à l’usine, tu t’occupais des bêtes (lapins, poules), du jardin. Quoique maman y contribuait aussi largement.