Habitant loin de l’école, je n’avais pas de copines et puis, déjà en primaire les plus faibles dans tous les sens du terme sont mis de côté.
Je me souviens de la fois où miraculeusement, je ne sais pas d’ailleurs pourquoi, maman m’avait donné quelques pièces pour m’acheter des bonbons à la boulangerie qui se trouvait non loin de l’école. Certaines de mes camarades avaient le bonheur de frimer devant les autres, car elles ! Elles pouvaient s’acheter souvent des friandises.
J’allais donc fièrement m’acheter un petit pain et quelques friandises et ce jour là, j’eus pleins de copines éphémères.Je distribuai mes quelques bonbons et je ne sais même pas si j’ai mangé la moitié de mon petit pain. J’étais vraiment trop naïve !
Ne me parlez plus de l’école primaire !
Peut être qu’inconsciemment, je subissais les problèmes à la maison… A part quelques flashs positifs, ma première enfance fut décevante et entourée de « gris ».
Maman désirait plus que tout, que nous apprenions un métier, pour ne pas finir simple ouvrier derrière une machine à l’usine.
Le père, lui, n’en voyait pas l’utilité.
Elle s’est battue pour que l’on ait minimum un C.A.P
Elle n’avait pas eu la chance de faire des études, s’était arrêtée au certificat d’études en fin de primaire, obligée bien sûr, car il fallait de l’argent pour nourrir la famille. Pourtant, je suis sûre que maman serait allée loin, car elle avait « une tête ».
Jusqu’à la fin de sa vie, sa mémoire ne lui a jamais fait défaut. Elle pouvait parler de ses souvenirs d’enfance, se rappelait de toutes les dates de naissance de ses petits et arrière petits enfants, de ses copines de classe, d’un tel ou d’un tel…, faisait les calculs de tête…
Elle lisait beaucoup, connaissait beaucoup de choses historiques sur notre région….